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l' Eku & ses Noisettes.
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15 octobre 2005

13 octobre 1990 - 13 octobre 2005

Quinze ans… Quinze ans qu’ils sont tombés. Quinze ans qu’ils sont morts pour la Cause, celle de la nation libanaise combattante. Celle du Liban qui se bat pour sa spécificité, par-delà sa simple indépendance. Structurellement. « Que cela passe vite, quinze ans », dirait Louis Aragon. Mais il ajouterait aussitôt que, d’un 14 mars à l’autre, l’histoire aura donné raison aux martyrs et, comme dans l’Affiche rouge, la justice sera enfin venue « sur leurs pas triomphants ». Il conclurait, dans un sentiment mêlé d’émotion et de confiance retrouvée, que « la mort n’éblouit pas les yeux des partisans ».

Certes, pas la mort. La prison, peut-être. Par exemple, pour ceux parmi les héros du 13 octobre 1990 dont on ne connaît toujours pas le sort, pour ceux dont on sait pourtant qu’à un moment ou un autre, ils sont passés par les geôles syriennes. On ignore, à ce jour, s’ils y croupissent encore, s’ils sont morts ou vivants. Et s’il est difficile de croire que certains d’entre eux sont encore en vie, rien ne prouve cependant qu’ils soient morts pour autant. Il est pareillement impossible de demander à leurs familles de se faire une raison, ou de faire de froids calculs de probabilité. Lorsqu’on aime, on ne peut pas être raisonnable.

Il est temps que le Liban officiel, fraîchement ressuscité, prenne les choses en main. Qu’il s’abstienne de simplement évoquer, et qu’il exige fermement de savoir. Sans tergiverser. L’amour-propre n’est pas matière à négociation. Pour la mémoire de ceux qui sont morts le 13 octobre 1990. Ainsi que pour tous les autres qui sont morts pour le Liban. Pour qu’on arrête d’insulter cette même mémoire. Et puis, par décence, par respect pour cette croyance folle, cette lueur d’espoir, même bien maigre, qui brille sans s’interrompre dans la larme encore fraîche d’une mère qui pleure depuis quinze ans.

Élias R. CHEDID
New York

Comme vous l'avez deviné je ne fais que reproduire un article de Elias Chedid.
L'émotion et ma sensibilité ainsi que le souvenir de cette journée atroce et noire m'empêchent de coucher sur le e-papier ma propre révolte; il a fallu plus de 15 ans pour que je puisse faire le deuil de cette période de profonde blessure.

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